Percy Kemp
Jeune enquêteur talentueux de la Brigade Criminelle, le commissaire Nemo gravit allègrement les échelons et son avenir dans la Police s’annonce pour le moins radieux. Tout bascule cependant le jour où il s’insurge contre le fait que le monde ne lui soit jamais donné à voir qu’en réfraction, par médias et technologies interposés, le laissant avec l’impression de vivre
sa vie de seconde main. Commence alors pour lui une véritable descente aux enfers.
À travers l’histoire singulière d’un homme qui a perdu foi dans le système et qui est résolu à tout voir et tout expérimenter par lui-même, Percy Kemp nous livre une belle allégorie de notre postmodernité, dans laquelle le virtuel se substitue toujours plus au réel, les opinions à l’observation directe, et l’impératif de la communication au contenu de la transmission.
Farjallah Haïk
« Mon cher confrère, je viens de lire d’un trait L’Envers de Caïn. Vous avez écrit là un livre terriblement lucide, efficient et d’une qualité rare. C’est l’un des manuscrits les plus forts, les plus courageux et les plus authentiquement humains qu’il m’ait été donné de lire durant ma carrière de directeur de collections… Vous avez le sens, mieux, la divination de certaines profondeurs humaines insoupçonnées. »
Albert Camus
https://www.lorientlejour.com/article/1352022/farjallah-haik-enfin-retrouve.html
Farjallah Haïk
Illustration de couverture : Sur le sentier des Anémones, 2007, Joseph Mattar.
https://www.lorientlejour.com/article/1352022/farjallah-haik-enfin-retrouve.html
Farjallah Haïk
C’est le récit, à peine romancé, que le juge J… a laissé de sa vie. À sa mort, personne ne connaissait encore son drame intime.
Au sujet de Joumana, Gabriel Marcel, philosophe, dramaturge, critique littéraire français a écrit : « Le roman qu’on va lire est sans doute l’œuvre la plus riche de substance, la plus dense que l’auteur nous ait encore donnée. »
Illustration de couverture : Espoir (57,5 x 37 cm), 1994, Joseph Mattar.
https://www.lorientlejour.com/article/1352022/farjallah-haik-enfin-retrouve.html
Farjallah Haïk
-Si tu écartes les broussailles, tu vois beaucoup de choses, mais attention aux épines. Tu as souffert, tu souffriras ; mais tu souffriras davantage si tu veux essayer de ne plus souffrir. »
Illustration de couverture : Brodeuse, 2016, Joseph Mattar.
https://www.lorientlejour.com/article/1352022/farjallah-haik-enfin-retrouve.html
René Otayek
De part et d’autre, on semble ainsi avoir oublié que ces sociétés ont vu, dès la seconde moitié du XIXe siècle, émerger des figures féminines engagées dans la lutte pour les droits des femmes. Cette dynamique a été particulièrement forte au Levant, avec les combattantes hors du commun, musulmanes ou chrétiennes, que furent Houda Chaaraoui, Malak Hifni Nassif, Nabawiyya Musa, Marie Ajami, Zaynab Fawwaz, Maryana Marrach, May Ziadé, Afifa Karam. À ces pionnières a succédé une nouvelle génération de féministes levantines, comme Fadwa Touqan, Mai Masri, Nawal al-Saadaoui, Anbara Salam Khalidi, Laure Moghaizel et Jocelyne Saab, Nazik al-Abid et Nazik al-Malaika. L’Histoire a retenu les noms de certaines parmi elles, mais en a oublié bien d’autres.
Ce livre, le premier à proposer un aussi large éventail de biographies – seize au total –, se veut un rappel contre cette amnésie collective. Il est aussi un hommage à ces femmes libres qui ont bousculé l’ordre patriarcal au Levant.
Georgine Chaer Mallat
Un jour, grâce à un coup de pioche inespéré, il découvre un coffret en or ciselé et gravé de scènes de la vie de Béryte durant les Ve et VIe siècles dont l’ouverture révèle un manuscrit du poète Nonnus de Panopolis, élève de la célèbre École de Droit de Béryte et auteur des Dionysiaques. Sa lecture dévoile toutes les originalités de cette ville majeure de la Méditerranée orientale, dont la vie universitaire et estudiantine, les rencontres avec les jurisconsultes, les programmes d’études, les mœurs, les querelles politiques et religieuses, l’activité commerciale, les courses de chars extrêmement politisées, les thermes, les pratiques de la magie et de la sorcellerie.
Le manuscrit rappelle particulièrement la rencontre de Nonnus avec Calpurina, femme cultivée et influente qui tient un salon pour lettrés et dont il tombe amoureux. Dans une de ses lectures, Calpurina attaque les adeptes de la magie et de la sorcellerie, s’exposant ainsi à leur agressivité que Nonnus évoque avec une émotion empreinte de toute sa sensibilité poétique.
Tarek Mitri
It is almost needless to say that the future of Christians in the Arab world does not only depend on the contributions they are capable of, but also on the attention that fellow Muslim co-citizens may give to them. Christians deserve, but also need to be worthy of, an attention that is not condescending but motivated by the sense of common good, along with recognition of the wealth of religious and cultural plurality whose preservation could spare the Arab world the sad face of uniformity.”
Nawaf Salam
Lebanon: from Past to Future first addresses the origins of the Lebanese predicament: sectarian domination, unfulfilled citizenship, and an unfinished state. It then moves to consider the roots and trajectories of the Lebanese war which commenced in 1975 and concluded with the Taif Accord in 1989. The author observes that while this accord succeeded in ending the armed conflict, the peace it brought about has remained fragile.
In response, Salam calls for the establishment of a “Third Republic”, founded on the precept of upholding the “Reason of institutions” over and above any other consideration. With inclusive citizenship and the rule of law as its cornerstones, he contends that this republic would enable the emergence of a civil, just, and effective state. At the forefront of the reforms that he advocates for is the implementation of the still outstanding provisions of the Taif Accord, in addition to filling the accord’s gaps and redressing its imbalances.
The author’s academic background and his long political and diplomatic experience greatly inform this book’s sober quest for means to save Lebanon from its current plight.
This Book was featured in NY Times article.
Farès Sassine
Ce présent volume réunit ses Lectures critiques parues dans L’Orient Express et dans L’Orient littéraire sans compter celles publiées dans d’autres supports, dont son fameux blog intitulé « Assassines », et de nombreux inédits.
On y trouvera avec bonheur son esprit d’analyse, son savoir encyclopédique, sa rigueur, mais aussi une certaine ironie.
Farès Sassine
Extrait de « Chute d’un président ou la révolution de septembre 1952 »
« Nous avons beau succomber sous les gravats, nous ne serons pas apprivoisés. Ni apprivoisés, ni serviles, ni monolithiques. C’est là notre différence, notre continuité... Il nous reste à nous instituer, au sens de nous produire ou continuer à nous produire dans ce qui a fait notre satisfaction et dont nous avons été volés, sans bien sûr oublier notre participation plus ou moins consciente à l’escroquerie. [...]
Le chemin est ardu, il ne mettra jamais fin aux contradictions, aux discussions, aux interrogations, aux doutes, à la pensée critique. Notre pays sera, comme toute société moderne, une société fragile et sereine avec des modèles universels incertains. Mais c’est le prix à payer par la liberté et l’indépendance, pour l’égalité, la
justice, la créativité et le bien vivre. »
Extrait de « Feuille de route, août 2020 »
Nada Chaoul
Percy Kemp, Extrait de la préface
Jabbour Douaihy
Empreint d’un irrésistible charme cosmopolite, ce formidable roman, le septième de l’auteur, distille le mystère tout en déployant une foisonnante chronique libanaise.
Abbas Beydoun
Najwa Barakat
Qui est finalement Monsieur N. ? Et qui est ce mystérieux Loqmane ? On ne le saura qu’à la fin de ce thriller psychologique dans lequel Najwa Barakat n’omet pas de dénoncer la violence et la corruption qui rongent le Liban depuis des décennies. Ce roman est certainement l’un des plus prenants et des plus ingénieux publiés ces dernières années en langue arabe…
Charif Majdalani
Sur les trésors à jamais perdus et sur la marche erratique de l’Histoire, Charif Majdalani signe un singulier roman d’aventures, aussi contemplatif et nostalgique que captivant, qui confronte le vain fracas humain à la bouleversante puissance de l’art et à l’immuable indifférence de la nature.
Nawaf Salam
Y sont d’abord traités les trois éléments constitutifs de ce système (communautés omnipotentes, citoyens empêchés, État inachevé), puis son évolution au cours de la guerre, entre 1975 et 1989, avant que l’accord de Taëf ne fasse taire les canons sans toutefois permettre au Liban de bâtir un État de droit. Pour y parvenir, l’auteur propose, en politologue et en juriste, plusieurs réformes vitales, dont l’une porte sur la loi électorale et l’autre sur la Constitution, tout en soulignant l’urgence d’autres réformes institutionnelles, économiques et sociales.
Appuyé à la fois sur une vaste documentation et sur une longue expérience politique, Le Liban d’hier à demain se place d’emblée au-dessus des polémiques courantes pour explorer les moyens d’une sortie de la crise par le haut. Avec la conviction, à la suite de Tocqueville, qu’“en matière de constitution sociale, le champ du possible est bien plus vaste que les hommes qui vivent dans chaque société ne se l’imaginent”.
Vénus Khoury-ghata
Dans cette quête, elle est encouragée et volontiers taquinée par son amie de toujours, Hélène, veuve partie mettre en vente la villa sur la Riviera dans laquelle est mort son époux, et qui trouve là une manière inattendue d’ensoleiller sa vie.
Ce roman aussi grave que fantasque, qui parle de mort, de solitude et de chagrin avec l’élégance de la légèreté, offre deux portraits de vieilles dames indignes délicieusement complices, bouleversantes et merveilleusement inspirantes.
Aïda Kanafani-zahar
Dans la presse:
- Le regard, le souffle et l’âme : anthropologie du mezzé
Charif Majdalani
Cette chronique de l’étouffement et de l’effondrement se trouve percutée le 4 août par l’explosion dans le port de la ville de 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium. Dès lors, elle devient le témoignage de la catastrophe et du sursaut, le portrait d’une cité stupéfiée par la violence de sa propre histoire, le récit de “destins jetés aux vents”.
Dans la presse:
- L’écrivain libanais Charif Majdalani écrit la catastrophe
- Charif Majdalani, chroniqueur du désastre
- Beyrouth : journal d'un effondrement
- "Beyrouth 2020. Journal d’un effondrement" de Charif Majdalani, une pierre à l’édifice branlant du Liban
- "Beyrouth 2020, Journal d'un effondrement" de Charif Majdalani
- Charif Majdalani chronique un Liban livré au chaos
- سَرد شريف مجدلاني
- "بيروت 2020" لشريف مجدلاني.. حين يغير "الانفجار" مسار الرواية
Alexandre Najjar
Bouleversé par cette catastrophe, Gaudens, écrivain confiné, se téléporte en Chine, au Japon, en France, au Liban, en Italie, en Iran, en Espagne et aux États-Unis pour nous restituer des scènes de la tragédie vécue dans ces huit pays.
Tour à tour lanceur d’alerte chinois opposé aux mensonges des autorités, passager britannique prisonnier d’un navire de luxe, enseignante parisienne bouleversée par la contamination de sa mère, étudiant en cinéma enfermé à Milan, jésuite libanais révolutionnaire, médecin iranien confronté à un cas de conscience, médecin-éditeur engagé et créatif à Madrid ou encore journaliste américain féru de théories complotistes, Gaudens nous offre un panorama mondial du premier acte de cette pandémie, avec gravité ou dérision, dans ce qu’il dévoile de l’homme, de nos sociétés et de nos dirigeants.
Alexandre Najjar
De Dublin à Paris, Alexandre Najjar retrace, dans un récit intime rédigé à la deuxième personne, la vie sentimentale de "Sam", écrivain séduisant et tourmenté qui admettait volontiers : "Il m’aurait fallu d’autres amours, peut-être. Mais l’amour, cela ne se commande pas."
Alexandre Najjar
Alexandre Najjar se met dans la peau de Beethoven, dont on fête en 2020 le 250 e anniversaire, pour nous livrer des confessions édifiantes qui nous révèlent la personnalité du grand compositeur et des pans méconnus de son existence.
Alexandre Et Ray Najjar
Un ouvrage qui passe en revue des sujets essentiels et donne à réfléchir dans un monde de plus en plus déshumanisé.
Ieva Saudargaité Douaihi
Beirut is thousands of years old. Its history leaks from its walls, breathes out of its soil, and is dissolved in the chaos of everyday life. The city still has beautiful remains regularly erased by the negligence of some and the real estate rampant appetite of others. Away from the Beirut of postcards, the city exposes itself unvarnished, without shame. Ieva Saudargaité Douaihi, a Beiruti born abroad, showcases a silent exploration of her city and its different corners. She dives into the intimacy of this constantly mutating urban body, explores its fertile interior, unearths its buried memory, discovers its hidden gardens, finds improbable apertures and surprising perspectives. The Beirut in Ieva Saudargaité Douaihi’s eyes is the incarnation, raw and bare, of what we make of our lives and our city. Because Beirut reflects our story.
Words by Dominique Eddé, Jad Tabet and Alexandre Medawar.
Ieva Saudargaité Douaihi
Ieva Saudargaité Douaihi, Beyrouthine née ailleurs, nous propose une exploration en silence de sa ville et de ses territoires. Elle plonge dans l’intimité de ce grand corps en mutation constante, ausculte son intériorité féconde, déterre sa mémoire enfouie, découvre ses jardins cachés, trouve des ouvertures improbables et des perspectives étonnantes. Ce Beyrouth de Ieva Saudargaité Douaihi est l’incarnation, crue et nue, de ce que nous faisons de notre ville et de nos vies. Car Beyrouth nous raconte.
Avec les textes de Dominique Eddé, Jad Tabet et Alexandre Medawar.
Ahmad Beydoun
Georgia Makhlouf
Le roman s'ouvre sur son second départ pour Haïti, après un mariage au Liban. Vincent a hâte de fonder une famille et de continuer à développer ses affaires à Port-au-Prince. Il est pourtant encore amoureux de l'admirable Louisa, Haïtienne de souche, qui a partagé sa vie pendant les quinze années de son premier séjour.
Georgia Makhlouf dessine la fresque familiale en donnant voix à chacun des protagonistes : Vincent, Louisa, Edma, Joseph, Fatek et Anis, chacun déployant sa version de l'histoire, son vécu, ses sentiments et sa part d'ombre, au coeur de la beauté envoûtante de l'île.
Si Vincent réussit son pari professionnel, la pérennité de tout ce qu'il a construit avec force et rudesse vacille au regard des événements. Il doit concilier ses deux vies, faire face à l'instabilité politique, à l'occupation américaine qui s'annonce et à la montée du sentiment anti-syrien, lui qui n'imagine pas un instant devoir quitter cette île qui est devenue sienne...
Dans ce roman fascinant, exil, identité, intégration et tensions raciales font écho aux questionnements du temps présent.
Samir Kassir
Ni une simple chronique ni un essai thématique, encore moins une œuvre polémique, le livre de Samir Kassir se distingue de l'abondante littérature disponible par une démarche historique centrée sur l'événement et ses significations. Reconstituant méthodiquement la chronologie, il en fournit, à chaque séquence, les différentes clés de lecture, recherchées dans la dynamique même de la société libanaise aussi bien que dans l'environnement régional, loin de toute généralisation et de tout anachronisme.
Samir Kassir :
Né à Beyrouth en 1960, Samir Kassir était éditorialiste au grand quotidien An-Nahar et professeur d’histoire contemporaine à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth. Il était parmi les premiers à déclarer ouvertement son opposition à l'hégémonie du régime syrien sur le Liban à travers ses éditoriaux et ses débats publics. Kassir était membre du Mouvement de la gauche démocratique dont il est le cofondateur. Il a été assassiné le 2 juin 2005 à Beyrouth, dans un attentat à la voiture piégée. Il est l’auteur de plusieurs livres parmi lesquels Histoire de Beyrouth (Fayard, 2003) et Liban, le printemps inachevé (édition posthume, Sindbad/Actes Sud, 2006).
Alaa El-aswany
Chacun incarne une facette de cette révolution qui marque un point de rupture, dans leur destinée et dans celle de leur pays. Espoir, désir, hypocrisie, répression, El Aswany assemble ici les pièces de l’histoire égyptienne récente, frappée au coin de la dictature, et convoque le souffle d’une révolution qui est aussi la sienne. À ce jour, ce roman est interdit de publication en Égypte.
Roman traduit de l’arabe (Egypte) par Gilles Gauthier
Alaa El Aswany
Né en 1957, Alaa El Aswany exerce le métier de dentiste dans le centre du Caire. Son roman L’Immeuble Yacoubian, porté à l’écran par Marwan Hamed et publié en France par Actes Sud (2006, et Babel n° 843), est devenu un phénomène éditorial international. Depuis le 25 janvier 2011, il est l’un des principaux relais de la révolution égyptienne auprès des médias français.Actes Sud a également publié ses romans Chicago (2007 ; Babel n° 941), J’aurais voulu être égyptien (2009 ; Babel n° 1004), et Automobile Club d'Egypte (2014) ; ainsi que son essai Chroniques égyptiennes (2011).
Mohamad Chenawy
Treize ans après son numéro 1, la revue Short trouve enfin une autre jambe. Ce numéro qui se voulait programmatique en ouvrant la voie à tous les possibles de la narration en bande dessinée (roman, fable, documentaire, adaptation littéraire…), est suivi aujourd’hui par un numéro spécial bande dessinée arabe.
Ce livre se veut le reflet de l’incroyable vitalité de ces auteurs du Liban, d’Égypte, de Jordanie, d’Irak, de Syrie, et d’Algérie, de Tunisie ou encore du Maroc apparus il y a une dizaine d’année et consolidé après “Les Printemps arabes”, en 2011.
Les publications de fanzine tels que Tok-Tok, Skefkef, Lab 619, Messaha... dévoile une production emblématique qui relaie les principales problématiques et les défis sociopolitiques auxquels est confrontée la jeunesse arabe. Les auteurs commence à être reconnue hors de ses frontières parce que certains, Libanais comme Mazen Kerbaj ou Zeina Abirached, “en exil” ou en résidence dans des pays européens ont publié des albums écrits en français ou en anglais (Freedom Hospital du Syrien Hamid Suleiman). Grâce aussi à la multiplication des festivals de bande dessinée (Festival Cairo-Comix depuis 2015), ils sont désormais reconnus par les acteurs et des experts de la bande dessinée du monde entier.
Khaled Khalifa
Juste avant de rendre son dernier souffle, Abdellatif a demandé à ses enfants, deux hommes et une femme, de l’enterrer dans son village natal, à proximité de la tombe de sa sœur. Testament des plus ordinaires, mais pas en Syrie où la guerre fait rage et où les routes sont disputées par des hommes en armes et de toutes obédiences, qui arrêtent, humilient, enlèvent ou tuent, en choisissant leurs victimes selon leurs appartenances politiques ou confessionnelles, mais aussi, tout simplement, en cherchant à les rançonner. Durant le voyage de Damas à ‘Anâbiyya, entassés avec le cadavre de leur père dans une vieille voiture, sous un soleil de plomb, les trois passagers subissent ensemble toutes ces épreuves, mais sont loin, très loin d’avoir la même détermination à respecter les dernières volontés du défunt, ou de partager la même vision de la vie et de la mort…
Avec son talent de conteur, et une pointe d’humour noir, Khaled Khalifa nous offre l’un des meilleurs romans inspirés jusqu’à présent par la tragédie syrienne.
Khaled Khalifa
Khaled Khalifa est né à Alep, Syrie, en 1964. Après des études à la faculté de droit, il s'est consacré à l'écriture. Scénariste réputé de plusieurs films et séries télévisées, fondateur d'une revue culturelle, Aleph, il a publié trois romans qui l'ont placé parmi les écrivains syriens les plus reconnus. Après une nomination en 2008 pour le prix du Roman arabe avec Eloge de la haine (Sindbad/Actes Sud, 2011), il a obtenu en 2013 le prestigieux prix Naguib Mahfouz à l'Université américaine du Caire pour Pas de couteaux dans les cuisines de cette ville (Sindbad/Actes Sud, 2015).
David Mathews
Dans une réflexion globale sur les enjeux écologiques et les crises politiques engendrées par un néolibéralisme produisant toujours plus d’exclusion, de consumérisme et de pauvreté, il est intéressant de regarder de plus près les initiatives et les pratiques des communautés et citoyens qui sont en première ligne. Si de l’extérieur le système politique américain semble favoriser les libertés individuelles et publiques, l’influence des citoyens sur les processus de décision est de plus en plus limitée, souvent réduite aux moments électoraux et supplantée par les lobbys. Par ailleurs, les représentations que nous pourrions avoir, souvent marquées par la politique étrangère hégémonique et interventionniste de Washington, réduisent notre vision de la société américaine. Elles nous empêchent de prendre connaissance de la dynamique d'une société diversifiée et engagée. Aussi, la contribution de David Mathews dans le cadre des travaux de la Fondation est une opportunité de les dépasser. Il nous invite à poser un autre regard sur des gens ordinaires qui aspirent à reprendre en main le pouvoir citoyen qui leur a été confisqué.
David Mathews est historien et membre de la « Clarke County Historical Society ». Ancien président de l’Université de l’Alabama, il préside actuellement la Kettering Foundation, un organisme de recherche au sein duquel il a publié de nombreux ouvrages dont « Politics for people » qui a été traduit en huit langues.
Bien que non partisan, il a servi au sein du gouvernement de l’administration Ford où il occupa la fonction de Ministre de la santé, de l’éducation et des affaires sociales.
Elias Khoury
Dans cette nouvelle approche, après La Porte du soleil, de la Nakba palestinienne de 1948, Elias Khoury aborde des thèmes majeurs comme l’identité, la mémoire, le rapport du roman à l’histoire, mais il se pose surtout, en les croisant, cette question : comment restituer en littérature des crimes dont les victimes se sont murées dans le silence ? Il emprunte pour y répondre plusieurs masques, le dernier étant celui d’un témoin oculaire auquel Adam Dannoun, incapable de raconter lui-même l’épisode le plus monstrueux, demande de le relayer.
Traduit de l'arabe (Liban) par Rania Samara
Élias Khoury
Né à Beyrouth en 1948, Élias Khoury est actuellement rédacteur en chef de la Revue d’études palestiniennes (édition arabe) à Beyrouth. Critique littéraire, essayiste et chroniqueur, il est surtout l’auteur d’une dizaine de romans, dont La Porte du soleil qui a obtenu le plus grand prix littéraire palestinien et qui a été traduit dans plusieurs langues, dont l’anglais et l’hébreu.
Rachid El Daïf
Toutes ces femmes se comportent avec un courage exemplaire, défiant le machisme ambiant que la violence guerrière a exacerbé. Rachid el-Daïf leur rend hommage avec son talent habituel de conteur, sa langue souple qui ne s’interdit pas l’usage du parler libanais et un humour discret qui allège le pathétique des situations.
Traduit de l'arabe (Liban) par Lotfi Nia
Rachid El-Daïf
Né au Liban en 1945, Rachid El-Daïf enseigne la littérature arabe à l'université libano-américaine de Beyrouth. Il est l'auteur de deux recueils de poèmes et d'une douzaine de romans.
Samir FrangiÉ
Marwan Hamadé
Samir Frangié
Journaliste et chercheur, Samir Frangié a collaboré à plusieurs journaux au Liban (L’Orient-Le Jour, As-Safir et An-Nahar) et en France (Le Monde diplomatique, Africasie) et a participé à la création de plusieurs centres de recherches, dont les Fiches du monde arabe et The Lebanese Studies Foundation. Engagé dans l’action politique, il a fait partie, durant la guerre libanaise, du Mouvement national, puis a participé à la création du Congrès permanent du dialogue libanais et de la “Rencontre libanaise pour le dialogue” consacrée au dialogue islamo-chrétien. Membre fondateur du Regroupement de Kornet Chahwane, il a contribué à jeter les bases de l’opposition plurielle au nom de laquelle il annoncera, en 2005, “l’intifada de l’indépendance” qui conduira au retrait des troupes syriennes du Liban. Samir Frangié est décédé en avril 2017 des suites d’une longue maladie.
Bachir El-khoury
Établir un lien entre les causes du “printemps arabe” et celles de l’“hiver islamiste”, ou entre la permanence du djihadisme et la survie des régimes en place, peut paraître d’autant plus hasardeux. Pourtant, ce lien existe. Il réside dans les profondeurs socioéconomiques des sociétés arabes.
Démographie galopante, structures rentières, inégalités criantes, chômage massif, corruption généralisée, insécurité alimentaire, désertification et stress hydrique : Bachir El-Khoury explore dans cet essai, chiffres à l’appui, les racines du mal qui ravage les sociétés arabes depuis plus d’un demi-siècle, réfutant au passage les interprétations culturalistes en vogue aussi bien en Occident qu’au sein même de ces sociétés.
Bachir el-Khoury
Journaliste et ancien responsable du service économique au quotidien libanais L’Orient-Le Jour, Bachir El-Khoury a animé le blog “Économies et Révolutions” entre 2013 et 2015. Diplômé en économie de l’Université américaine de Beyrouth, il a également travaillé pour le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et enseigne à l’université Saint-Joseph de Beyrouth.
Jabbour Douaihy
Traduit de l'arabe (Liban) par Stéphanie Dujols
Jabbour Douaihy
Jabbour Douaihy est né en 1949, à Zhgarta (Liban Nord). Professeur de littérature française à l’Université libanaise de Tripoli, traducteur et critique à L’Orient littéraire, il compte parmi les grands acteurs culturels du pays. De 1995 à 1998, il participe aux côtés de Samir Kassir à l'aventure éditoriale de L'Orient-Express. Plusieurs de ses romans sont déjà traduits en français dont Saint Georges regardait ailleurs (2013) et Quartier américain (2015), tous deux parus aux editions Actes Sud/L’Orient des Livres.
Fawwaz Traboulsi
Traduit de l’arabe (Liban) par Nathalie Bontemps et Marianne Babut
Fawwaz Traboulsi
Professeur associé à l'université libano-américaine de Beyrouth, Fawwaz Traboulsi a publié une dizaine de livres dont A History of Modern Lebanon (Pluto Press, 2007), et traduit des œuvres de Karl Marx, d'Antonio Gramsci, d'Isaac Deutscher et d'Edward Said.
Youssef Mouawad
Youssef Mouawad nous donne ici les éléments d’un parcours. Même s’il existe des velléités de protection française à partir de Louis XIV, ce n’est que dans la tourmente qui suit la fin de l’émirat de la Montagne après 1841 que se construit en réalité la relation franco-maronite.
Henry Laurens
Extrait de la Préface
Youssef Mouawad
Youssef Mouawad est avocat et historien. Chargé de cours (Business Law, Public International Law, Laws of War) à la LAU, à l’AUB et à la NDU, il est l’auteur de plusieurs ouvrages juridiques et historiques, ainsi que d’un recueil d’articles, Sextant égaré, paru en 2016 aux éditions L’Orient des Livres.
Noha Baz
Témoignages et recettes agrémentés de photos savoureuses se succèdent dans cet ouvrage qui fera le bonheur de tous les gourmets.
Préface de Salah Stétié
Noha Baz
Pédiatre de formation, analyste gastronomique, Noha Baz est diplômée en hautes études du Goût et de la Gastronomie de l’Université de Reims (DUGGAT 2009).
Roger Assaf
Depuis, sur des scènes multiples, des hommes et des femmes me regardent, me parlent, me touchent et m’interrogent. Ils sont vivants, alors que les grands rois et les grands capitaines sont des statues figées dont l’ombre n’est guère plus grande que celle de leur tombe, et dont la « gloire » ne dépasse pas celle d’un chapitre révolu. Cette « non-Histoire » du Théâtre est celle que racontent les « spectateurs » de tous les temps, mes semblables.
Roger Assaf
Comédien et metteur en scène libanais, Roger Assaf est considéré comme l’un des plus importants animateurs d’un théâtre arabe socialement et politiquement engagé. Professeur d’art dramatique depuis 1976, il crée la troupe « Al Hakawâti ». Se basant sur un travail d’investigation de la mémoire collective liée aux guerres qui se sont succédé au Liban et sur une assimilation des formes et des techniques du conteur arabe, ses spectacles ont renouvelé les rapports du public populaire et intellectuel arabe avec le langage dramatique. Dans le désarroi de l’après-guerre et de la paix incertaine, la scène devient un lieu d’interrogation inquiète sur l’impossible et nécessaire dialogue entre les hommes et les communautés. En 1999, il fonde l’Association SHAMS qui regroupe de jeunes créateurs libanais dans un projet coopératif d’animation culturelle. Roger Assaf prône la recherche d’un théâtre « organique » lié à l’imaginaire collectif et qui soit « producteur de savoir et non de pouvoir ».
Chérif Khaznadar
Youssef Mouawad
Extrait de l’avant propos
Youssef Mouawad
Youssef Mouawad est avocat et historien. Chargé de cours (Business Law, Public International Law, Laws of War) à la LAU, à l’AUB et à la NDU, il est l’auteur de plusieurs ouvrages juridiques et historiques.
Khaled Khalifa
Défilent ensuite les autres membres de la famille que le narrateur – né le 8 mars 1963, le jour même du coup d’État du parti Baath – a observés en voyeur taciturne : son oncle maternel, mélomane homosexuel ; son frère aîné, qui s’engage en 2003 dans le djihad contre les Américains en Irak ; et surtout sa sœur Sawsan, qui refuse de revivre la triste existence de sa mère mais se fourvoie à son tour. Amoureuse d’un officier, elle s’enrôle dans le régiment des parachutistes, parade en femme d’influence, avant d’être rejetée avec mépris par son protecteur, lui-même tombé en disgrâce. Signe des temps, elle cherche sa rédemption dans la bigoterie…
Comme dans son précédent roman, Khaled Khalifa explore la vie d’une famille syrienne ballottée par l’histoire. Il restitue à travers elle les moments les plus douloureux des cinquante dernières années, marquées autant par la répression policière et la corruption que par les peurs et les méfiances communautaires, le fanatisme religieux et une profonde crise morale.
Traduit de l'arabe (Syrie) par : Rania Samara
Khaled Khalifa est né à Alep, Syrie, en 1964. Après des études à la faculté de droit, il s'est consacré à l'écriture. Scénariste réputé de plusieurs films et séries télévisées, fondateur d'une revue culturelle, Aleph, il a publié trois romans qui l'ont placé parmi les écrivains syriens les plus reconnus. Après une nomination en 2008 pour le prix du Roman arabe avec Éloge de la haine (Sindbad/Actes Sud, 2011), il a obtenu en 2013 le prestigieux prix Naguib Mahfouz à l'Université américaine du Caire pour Pas de couteaux dans les cuisines de cette ville.
Alexandre Najjar
Nicolas Chevereau
La poésie est sans doute le genre littéraire qui convient le mieux au sentiment amoureux. Et l'amour se trouve toujours magnifié, sublimé, par l’expression poétique. Mais écrire des poèmes d’amour n’est pas chose aisée. Il faut éviter les redites, aller droit au cœur du lecteur, sans circonvolutions ni sensiblerie. Mis en musique, les poèmes se transfigurent, deviennent plus aériens, plus insaisissables, plus touchants aussi. Portés par les mélodies du talentueux Nicolas Chevereau, ces textes, simplifiés et rythmés pour être mieux chantés, sont des odes pour rendre gloire à l’Amour et à l’être aimé.
Alexandre Najjar
Ces Six chants d’amour, dans leur version orchestrale, ont été interprétés pour la première fois le 18 mars 2016 en l’église Saint-Joseph des pères jésuites à Beyrouth par la soprano Clémentine Decouture, accompagnée de l’Orchestre philharmonique du Liban dirigé par Harout Fazlian.
Abdo Wazen
Mémoires intimes, méditations métaphysiques, quête spirituelle, À cœur ouvert est tout cela à la fois, dans une langue limpide, élégamment transposée en français.
Traduit de l’arabe (Liban) par Madona Ayoub
Abdo Wazen
Né en 1957, à Dekwaneh, dans la banlieue de Beyrouth, Abdo Wazen est journaliste depuis 1979. Il dirige actuellement les pages culturelles du grand quotidien arabe de Londres, Al-Hayat. Connu surtout comme poète, il a publié une dizaine de recueils et de récits à la veine poétique, qui l’ont placé parmi les écrivains libanais les plus originaux de sa génération. Ont paru en français : une anthologie de ses poèmes, sous le titre La Lampe de la discorde (La Différence, 2010) et, chez Actes Sud, ses Entretiens sur la poésie avec Mahmoud Darwich (2006).
Amal Makarem
Amal Makarem
Amal Makarem avait une vingtaine d’années quand la guerre civile libanaise (1975-1990) a éclaté. Elle a toujours été une activiste des droits de l’homme. Dans cet esprit, elle a créé et dirigé de 1994 à 1999 Houkouk el-nass, un supplément juridique du quotidien libanais An-nahar. À partir de 2001, elle a présidé l'association “Mémoire pour l'avenir” créée avec un groupe d'intellectuels de tous bords, dans le but de favoriser la réconciliation entre les Libanais, à travers un travail de mémoire concernant la guerre civile. Dans le cadre de cette action, elle a concentré ses recherches sur la question de la répétition.
Akl Awit
Né à Beyrouth en 1952, Akl Awit est poète, critique littéraire, professeur universitaire et journaliste. Rédacteur en chef d’Al-Mulhaq, supplément culturel hebdomadaire du quotidien libanais An-Nahar, il a à son actif une dizaine de recueils de poèmes en arabe. Nombre de ses poèmes sont traduits en différentes langues et publiés dans divers magazines et anthologies poétiques.
Traduit de l’arabe (Liban) par Antoine Roumanos
Mahmoud Darwich
Fin 1991, une jeune journaliste libanaise d’origine arménienne, Ivana Marchalian, cherche à joindre Mahmoud Darwich, alors à Paris, pour un entretien qui serait publié dans l’hebdomadaire pour lequel elle travaille alors. Après plusieurs rencontres avec le poète, il répond à ses questions par écrit, et l’autorise à disposer du texte comme elle l’entend. Cinq ans après la disparition de Darwich, elle se décide à livrer au public ce témoignage, d’autant plus intéressant qu’il est accompagné par l’un des très rares manuscrits du poète qu’il n’a pas lui-même déchiré. Ce dialogue aborde la vie et l’œuvre de Darwich : son rapport à l’histoire de la Palestine et à sa géographie, son enfance et sa mère, sa relation avec “Rita”, devenue symbole de l’amour contrarié par la guerre, et de bout en bout sa vision de l’identité, de l’exil, de la mort… et de la poésie.
Ivana Marchalian est journaliste. Elle a participé à plusieurs projets pour la télévision libanaise et elle est actuellement coréalisatrice de séries, documentaires et longs métrages.
Mahmoud Darwich, né en 1942 à Birwa, près de Saint-Jean d’Acre, et mort à Houston en 2008, est unanimement considéré comme l’un des plus grands poètes arabes contemporains. Auteur de plusieurs ouvrages maintes fois réédités et traduits partout dans le monde, il a publié chez Actes Sud : Au dernier soir sur cette terre (poèmes, 1994) ; Une mémoire pour l’oubli (récit, 1994) ; Pourquoi as-tu laissé le cheval à sa solitude ? (poèmes, 1996) ; La Palestine comme métaphore (entretiens, 1997) ; Le Lit de l’étrangère (poèmes, 2000) ; Murale (poème, 2003) ; État de siège (poème, 2004) ; Ne t’excuse pas (poèmes, 2006) ; Entretiens sur la poésie (2006) ; Comme des fleurs d’amandier ou plus loin (poèmes, 2007) ; La Trace du papillon (poèmes, 2009), Anthologie (19922005), édition bilingue (Babel, 2009) ; Le Lanceur de dés (poèmes, avec des photographies de Ernest Pignon Ernest, 2010) et Nous choisirons Sophocle (poèmes, 2011).
Jabbour Douaihy
À travers ces destins croisés, c’est l’histoire récente de toute une ville qui nous est contée, dans un roman à la fois riche et concis où rien n’est superflu. L’auteur y parvient admirablement à restituer les antagonismes de classes et de générations, la décomposition de l’élite traditionnelle, les élans brisés de la jeunesse et l’irrésistible ascension de l’islamisme radical, tout en célébrant le vieux fond de courage et de bon sens populaires qu’incarne une modeste et émouvante femme de ménage.
Traduit de l'arabe (Liban) par : Stéphanie DUJOLS
Jabbour Douaihy est né en 1949 au nord du Liban. Professeur de lettres françaises à l’Université libanaise de Tripoli, traducteur et critique à L’Orient littéraire, il compte parmi les grands acteurs culturels du pays. Quatre de ses romans sont déjà parus en français : Équinoxe d’automne (AMAM-Presses du Mirail, 2000), et chez Actes Sud Rose Fountain Motel (2009), Pluie de juin (2010) et Saint Georges regardait ailleurs (2013, prix de la Littérature arabe).
Najwa Barakat
Roman allégorique aux résonances métaphysiques, La Langue du secret se présente comme une enquête policière et n’est pas sans parfois rappeler Le Nom de la rose d’Umberto Eco. À travers l’affrontement entre le grand maître et le libraire, aussi savants l’un que l’autre, il oppose deux conceptions du savoir et du pouvoir que celui-ci engendre, et dénonce les ravages de la parole qui se donne comme pouvoir suprême parce qu’elle serait d’inspiration divine.
Traduit de l'arabe (Liban) par : Philippe VIGREUX
Najwa M. Barakat est née à Beyrouth (Liban) en 1960. Elle vit depuis 1985 à Paris, où elle a fait des études de cinéma et travaillé comme journaliste dans la presse écrite, radiophonique et audiovisuelle. Elle a fondé en 2009 un atelier d’écriture, « Comment écrire un roman ». Elle est l’auteur de cinq romans en arabe, dont Bâs al-awâdem (Le Bus des gens bien, stock 2002) et d’un roman en français (La Locataire du pot de fer, L’Harmattan, 1997). Une traduction de Ya Salam ! a paru en 2007 chez Epoché.
Naguib Mahfouz
Paru en 1981, ce roman de Naguib Mahfouz est probablement celui où il s’engage le plus loin dans l’expérimentation, avec une étonnante disposition à se renouveler sur le plan formel tout en approfondissant ses derniers thèmes majeurs, ceux de la chute et de la honte, du passage du temps et de la fragilité des choses humaines.
Traduit de l'arabe (Égypte) par : France MEYER
NAGUIB MAHFOUZ
Né au Caire en 1911, Naguib Mahfouz est l'auteur de plus de cinquante romans et recueils de nouvelles qui lui ont valu le prix Nobel de littérature en 1988. Naguib Mahfouz est décédé dans sa ville natale le 30 août 2006. Dernières parutions : Karnak Café (2010) et Le Cortège des vivants (Babel n° 1035)
Ounsi El-hage
Ounsi el-Hage
Né en 1937 à Beyrouth, où il est décédé en 2014, Ounsi El Hage a été l’un des premiers collaborateurs et la voix la plus radicale de la revue Shi‘r (“Poésie”), publiée entre 1957 et 1964. Il est considéré comme l’un des principaux médiateurs du surréalisme dans le monde arabe, grâce notamment à ses traductions d’oeuvres d’André Breton et d’Antonin Artaud, accompagnées de commentaires contextuels et analytiques. Il est l’auteur de six recueils de poésie, de eux volumes d’aphorismes et d’un ouvrage en trois tomes réunissant ses plus insolentes chroniques de l’actualité littéraire et sociale parues entre 1964 et 1987 dans le grand quotidien libanais An-Nahar. Une anthologie de ses poèmes, Éternité volante, a été éditée par Sindbad/Actes Sud en 1997.
Traduit de l’arabe (Liban) par Abdul Kader el-Janabi et Marie-Thérèse Huerta
May Chidiac
MAY CHIDIAC
Née au Liban en 1963, May Chidiac est une figure majeure du journalisme. Présentatrice des nouvelles et animatrice de talk-shows politiques, Chidiac lutte sous l’occupation syrienne pour la liberté du peuple libanais. Elle en paie le prix cher quand, le 25 septembre 2005, elle est victime d’une explosion à la voiture piégée qui lui fait perdre sa jambe et son bras gauches. Après une réhabilitation de dix mois en France, elle regagne le Liban, reprend sa carrière journalistique, et publie en 2007 son premier livre Le Ciel m'attendra (Florent Massot). En 2008, elle obtient son doctorat en sciences de l'information de l'Université Panthéon Assas Paris II. Professeur de journalisme et Radio/TV à l'Université Notre Dame-Louaize, Chidiac reçoit de nombreuses distinctions internationales dont, en 2006, le prix de la Francophonie pour la Liberté d'Expression et le prix UNESCO/Guillermo Cano pour la Liberté de la Presse. Elle reçoit en 2007, des mains du Président de la République française Jacques Chirac, les insignes de Chevalier dans l’Ordre de la Légion d’Honneur. Elle fonde en 2009 la Fondation May Chidiac, une organisation qui prône la promotion du journalisme professionnel et les valeurs de liberté et de démocratie.
Toufic Youssef Aouad
TOUFIC YOUSSEF AOUAD
Né en 1911 à Bharsaf et décédé dans un bombardement en 1989, Toufic Youssef Aouad a fait ses études de droit à l’université Saint-Joseph de Beyrouth avant de fonder un périodique, Al-Jadîd. Après l’indépendance de son pays, pour laquelle il a activement milité, il a occupé des postes diplomatiques importants, en Amérique latine, en Asie et en Europe.
Il est unanimement considéré comme l’un des pères fondateurs de la littérature libanaise de fiction. Son oeuvre, à forte résonance sociale, plaide pour des réformes radicales, tant économiques que politiques. Ainsi de ses premiers recueils de nouvelles, Le Garçon boiteux (1937) et La Chemise de laine (1938), ou de son roman La Galette de pain (1939). Son roman Dans les meules de Beyrouth, choisi par l’Unesco comme oeuvre représentative, a été traduit dans plusieurs langues, dont l’anglais et l’allemand.
Henri Zoghaib
HENRI ZOGHAIB
Poète libanais très actif dans le domaine culturel, Henri Zoghaib est l’auteur d’une multitude de recueils poétiques et d’études sur Élias Abou Chabaké, les frères Rahbani et Gibran. Directeur du Centre du patrimoine libanais auprès de la Lebanese American University (LAU), fondateur de la revue L’Odyssée, rédacteur en chef du magazine Cedar Wings, il est aussi chroniqueur au journal an-Nahar et à la radio.
Percy Kemp
Villa de Siam dans le seizième, ça sonnait très bien. N’est-ce pas beau, seizième ? La bouche s’entrouvre à peine, les lèvres épousent la dentition, la langue flirte avec les dents du bas, des muscles dans la gorge, dont le commun des mortels ignore jusqu’à l’existence, se tendent, et le mot prend son envol : seizième, seizième, seizième… Deux syllabes en une. Ce n’est plus un mot mais un son. Un très beau son, d’ailleurs, qui s’ouvre gravement sur le « è », fond élégamment le « s » avec le « z », et s’en va mourir gracieusement sur le « m ». Mm… Mm… Mm… Une vraie mélodie. De tous les arrondissements de Paris, il n’y avait que le septième pour s’en rapprocher phonétiquement. Mais septième, c’était encore trop incisif, trop tranchant. Trop d’emphase sur le « s », et encore plus sur le « t ». Seizième, se disait-elle, cela sonnait tellement mieux.
PERCY KEMP
Né à Beyrouth en 1952 de père britannique et de mère libanaise, Percy Kemp est un écrivain de langue française. Après des études d'Histoire à Oxford, à la School of Oriental and African Studies (Université de Londres) et à la Sorbonne, Il publie plusieurs romans brillants comme Le Système Boone (Albin Michel, 2002), Le Muezzin de Kit Kat (Albin Michel, 2004) et Noon Moon (Seuil, 2010). En 2013, il publie Le Prince (Seuil), un traité satirique dans lequel il adresse des conseils à nos gouvernants, aujourd'hui malmenés par les événements, sur les nouvelles façons d'exercer le pouvoir et le meilleur moyen de le conserver. L’œuvre de Percy Kemp est marquée par un univers particulier, entre humour anglais et exotisme proche-oriental, dont ces Histoires courtes sont une illustration parfaite.
Hanan El-cheikh
HANAN EL-CHEIKH
Née au Liban en 1945, dans une famille chiite du Sud, Hanan el-Cheikh vit aujourd’hui à Londres après avoir séjourné au Caire et dans les pays du Golfe. Son œuvre, traduite en plusieurs langues, est disponible en France chez Actes Sud : Femme de sable et de myrrhe (1992), Histoire de Zahra (1999), Poste restante, Beyrouth (1995), Le Cimetière des rêves (2000), Londres mon amour (2002), et Toute une histoire (2010, Prix du Roman arabe 2011).
Ziad Majed
Ziad Majed
Politologue et chercheur libanais, Ziad Majed réside en France où il enseigne la science politique et les études du Moyen-Orient contemporain à l'université américaine de Paris, et visite le Liban régulièrement pour organiser ou participer à des manifestations politiques et culturelles. Il est auteur d'articles et d'études sur les réformes, les transitions démocratiques, les élections, la société civile et la citoyenneté au Liban, en Syrie et dans la région arabe. Il a contribué en 2004 à la fondation du mouvement de la gauche démocratique (avec Samir Kassir, Élias Khoury et de nombreux intellectuels, politiciens et militants), et a participé au soulèvement de l'indépendance en mars 2005, lors dès manifestations à Beyrouth contre les assassinats politiques et l'hégémonie du régime syrien.
Georgia Makhlouf
GEORGIA MAKHLOUF
Correspondante à Paris de L'Orient Littéraire, supplément mensuel du quotidien L'Orient-Le Jour, Georgia Makhlouf partage sa vie entre Paris et Beyrouth. Elle a également longtemps écrit des chroniques pour le Magazine Littéraire. Elle est membre fondateur et présidente de Kitabat, association libanaise pour le développement des ateliers d’écriture.
Elias Khoury
Jocelyne El Boustany
Alexandre Najjar
Jabbour Douaihy
Né à Tripoli, au nord du Liban, dans une famille musulmane, mais adopté par un couple chrétien en mal d’enfants, Nizam s’installe à Beyrouth à l’âge de vingt ans, au moment où s’exacerbent, au début des années 1970, tous les conflits politiques, sociaux et culturels du pays, préfigurant la guerre civile.
Finaliste du Prix international du roman arabe (IPAF, le Booker Prize arabe) 2011.
JABBOUR DOUAIHY
Jabbour Douaihy est né en 1949, à Zghorta (Nord-Liban). Professeur de littérature française à l’université libanaise de Tripoli, traducteur et critique à L’Orient Littéraire, il compte parmi les grands acteurs culturels du pays. Trois de ses romans ont déjà été traduits en français : Équinoxe d’automne (AMAM-Presses du Mirail, 2000), et chez Actes Sud Rose Fountain Motel (2009) et Pluie de juin (2010).
Alexandre Najjar
Très tôt, Abouna Yaacoub a suscité ma curiosité. Dans mon livre Le Roman de Beyrouth, je l’ai même mis en scène pour bien montrer sa ténacité et son courage face à l’occupant ottoman. Lorsque mon oncle Raymond Najjar et les Franciscaines de la Croix du Liban ont reconstruit l’hôpital Saint-Joseph fondé à Dora par le père Jacques, j’y ai vu un nouveau signe de la Providence qui volait toujours au secours du Capucin quand il se trouvait à court de moyens, et me suis promis de consacrer un livre à ce personnage proclamé “Bienheureux” par le Vatican et vénéré par des milliers de Libanais au même titre que les trois saints du Liban : saint Charbel, saint Nehmetallah Hardini et sainte Rafqa – sans compter saint Maron, patron de la communauté maronite.
En 2008, lors de la cérémonie de Béatification d’ « Abouna » au centre-ville de Beyrouth, j’ai ressenti une vive émotion et la fierté d’être le compatriote de cet homme d’exception qui fut, comme l’affirmait le patriarche maronite Arida, « l’une des gloires du Liban »
Ce livre se veut donc un hommage au père Jacques et un témoignage de gratitude pour l’oeuvre colossale qu’il entreprit. Je me suis basé, pour l’écrire, sur ses archives per son nelles, sur sa correspondance, sur les actes de son procès en béatification, sur les souvenirs inédits de mère Marie Zougheib et sur les travaux remarquables du père Sélim Rizkallah dont les ouvrages font autorité. Puisse-t-il per mettre aux lecteurs de mieux mesurer la grandeur de ce visionnaire, modèle de cou rage, de charité et d’humilité, en attendant sa canonisation par une Église qu’il servit avec zèle et ab négation.
Peter Et Camille Germanos
Cet essai traite de questions essentielles posées par l'après-guerre au Liban. Il évoque les notions de réconciliation, de reconnaissance et de pardon, sans lesquelles la société libanaise ne saurait panser définitivement ses plaies, puis aborde le problème de l'administration libanaise, aujourd'hui minée par la corruption, le clientélisme et le confessionnalisme, sans laquelle la paix ne saurait être consolidée. Il préconise le recours à la justice réparatrice comme cadre de réflexion et propose la création par le Parlement libanais d'une Commission de vérité, à l'instar de la commission créée en Afrique du Sud, appelée à démonter les mécanismes de la violence et à régler, une fois pour toutes, le dossier des disparus et celui des déplacés.
PETER ET CAMILLE GERMANOS
Peter Germanos est juge d’instruction du Mont-Liban. Docteur en droit, il est l'auteur de plusieurs ouvrages juridiques et littéraires. Camille Germanos est diplômée de l’École des hautes Études en Sciences Sociales (EHESS - Paris).
Une réflexion perspicace, qui fournit, à partir du cas libanais, des pistes intéressantes pour mieux appréhender les idées de paix, de justice et de réconciliation.
Henry Laurens
Ce recueil réunit les articles et les études d'Henry Laurens publiés dans la revue L’Histoire où il écrit depuis vingt ans. Avec clarté, dans un style limpide, l'auteur nous livre là l’essence de ses travaux sur l’histoire de l’orientalisme, sur le concept d’empire, sur l’histoire de la Méditerranée et sur la question de la Palestine.
Un ouvrage édifiant, qui rend plus intelligible cet Orient que le général de Gaulle qualifiait de 'compliqué', et éclaire d'un jour nouveau des événements et des concepts majeurs liés au monde arabe, au Levant ou au bassin méditerranéen, zones où la cohabitation des religions et des idéologies a engendré, depuis des siècles, malentendus, luttes d'influence et conflits, mais aussi dialogue et espérances.
HENRY LAURENS
Historien français, Henry Laurens est spécialiste du Moyen-Orient depuis le XVIIIe siècle, sujet sur lequel il a publié de nombreux ouvrages, notamment La question de Palestine (en 4 tomes). Il occupe la chaire d'Histoire contemporaine du monde arabe au Collège de France.
Toufic Youssef Aouad
Paru à Beyrouth en 1973, soit deux ans avant le déclenchement de la guerre civile, ce roman ambitieux et prémonitoire a marqué un tournant dans l’histoire de la littérature libanaise. Il restitue en effet, avec une étonnante précision et dans un style incisif, l’ambiance de la fin des années 1960 : radicalisation des luttes politiques, sociales et idéologiques, irruption des fédayins palestiniens sur la scène libanaise, libéralisation des moeurs, contestation de plus en plus large du système confessionnel, notamment par la jeunesse.
Les deux principaux personnages du roman, Tamima et Hani, font partie des étudiants les plus lucides, et leur engagement commun va rapidement les rapprocher malgré leur appartenance à des communautés religieuses différentes, lui étant chrétien, et elle musulmane chiite. Tous les deux d’origine paysanne, ils doivent aussi, chacun de son côté, faire face aux préjugés du milieu familial, aux coutumes villageoises ancestrales, aux difficultés d’intégration dans la société urbaine. S’ils y parviennent un moment, réconfortés par l’enthousiasme ambiant, leur propre destin bascule lorsque le frère de Tamima, un voyou sans foi ni loi, tente d’assassiner sa soeur pour “laver l’honneur de la famille”…
Roman traduit de l'arabe par Fifi Abou Dib
TOUFIC YOUSSEF AOUAD
Né en 1911 à Bharsaf et décédé dans un bombardement en 1989, Toufic Youssef Aouad a fait ses études de droit à l’université Saint-Joseph de Beyrouth avant de fonder un périodique, Al-Jadîd. Après l’indépendance de son pays, pour laquelle il a activement milité, il a occupé des postes diplomatiques importants, en Amérique latine, en Asie et en Europe.
Il est unanimement considéré comme l’un des pères fondateurs de la littérature libanaise de fiction. Son oeuvre, à forte résonance sociale, plaide pour des réformes radicales, tant économiques que politiques. Ainsi de ses premiers recueils de nouvelles, Le Garçon boiteux (1937) et La Chemise de laine (1938), ou de son roman La Galette de pain (1939). Son roman Dans les meules de Beyrouth, choisi par l’Unesco comme oeuvre représentative, a été traduit dans plusieurs langues, dont l’anglais et l’allemand.
Richard Millet
Le triomphe international de l’anglais n’est autre que celui du broken english, cet anglais brisé qui détruit jusqu’à la langue anglaise elle-même. Se contenter de cette langue et de ce bilinguisme-là, ce n’est pas seulement une affaire pratique ; c’est aussi un peu de son âme qu’on abandonne : en négligeant les autres langues au profit du seul anglais, on finit par ne plus savoir qui l’on est. Cette œuvre de destruction culturelle, la langue des États-Unis d’Amérique la rend particulièrement efficace par la politique comme par la sous-culture qu’elle véhicule et impose économiquement. Que le Liban n’y échappe pas plus que les autres pays, rien que de très normal, à ceci près que la pluralité des langues, notamment le trilinguisme arabe-français-anglais, dans cet ordre, constituait la richesse et une chance pour ce pays dont il n’est pas sûr qu’il ne perde pas énormément à devenir arabo-anglophone.
Richard Millet est né à Viam, en 1953. Il a passé son enfance au Liban. Membre du comité de lecture des éditions Gallimard, il est l'auteur d'une soixantaine de livres.
Najwa Barakat
Membres d’une milice qui s’est illustrée pendant la guerre par ses exactions, Louqmane, artificier, l’Albinos, tortionnaire, et Najib, sniper, ont perdu avec le retour de la paix civile tout ce qui faisait leur vie : le plaisir de tuer, de torturer, de violer. L’Albinos fait la connaissance de Salam, une femme du quartier qui ne rêve que de se “caser”, mais il est assassiné peu après leurs fiançailles quand est révélé son affreux passé de tortionnaire. Salam se rapproche alors de Louqmane, bien qu’il l’exècre ostensiblement et se plaise à l’humilier, mais finit par perdre ses illusions. Et c’est au tour de Najib, l’ancien sniper fou, de jeter son dévolu sur elle dans une relation sadomasochiste d’une rare violence. Entre-temps, espérant faire rapidement fortune, les trois amis se sont lancés dans la fabrication d’un produit miraculeux censé débarrasser la ville des cohortes de rats qui l’ont envahie…
Ce roman sur l’impossible réinsertion de trois anciens miliciens dont on ne connaîtra ni la confession religieuse ni l’appartenance politique dénonce en fait, bien au-delà de la situation proprement libanaise, aussi bien les horreurs de la guerre dite civile que la logique des rapports de domination homme-femme. Ecrit dans une langue crue transgressant tous les tabous, il est certainement l’un des textes les plus audacieux de la nouvelle littérature féminin arabe.
Najwa M. Barakat est née à Beyrouth (Liban) en 1960. Elle vit depuis 1985 à Paris, où elle a fait des études de cinéma et travaillé comme journaliste dans la presse écrite, radiophonique et audiovisuelle. Elle a fondé en 2009 un atelier d’écriture, « Comment écrire un roman ».
Elle est l’auteur de cinq romans en arabe, dont Bâs al-awâdem (Le Bus des gens bien, stock 2002) et d’un roman en français (La Locataire du pot de fer, L’Harmattan, 1997). Une traduction de Ya Salam ! a paru en 2007 chez Epoché.
Samir FrangiÉ
Cet ouvrage est le récit d’un long cheminement à la recherche d’une issue à la guerre qui a ravagé le Liban.
Il évoque tout d’abord la violence telle qu’elle s’est manifestée:
• La violence identitaire, la guerre entre les Libanais
• La violence israélienne et le projet d’une alliance des minorités contre la majorité arabo-musulmane
• La violence syrienne et le projet de « grande Syrie »
Il se penche ensuite sur la « sortie » de la guerre : comment s’est-elle faite ? Comment les Libanais ont-ils retissé les liens entre eux ? Il aborde aussi l’assassinat de Rafic Hariri –« un meurtre fondateur »- et la « révolution du Cèdre », une révolution restée inachevée.
Il parle enfin du « vivre-ensemble », liant les deux notions de citoyenneté et de pluralisme, de la nécessité d’une nouvelle culture, la « culture du lien, et d’une « voie arabe » vers la modernité à la lumière du « printemps arabe ».
Il se termine sur cette question : peut-on espérer un avenir de paix pour le Liban et le monde arabe ?
SAMIR FRANGIÉ
Chercheur et journaliste libanais, Samir Frangié a collaboré avec plusieurs journaux au Liban (L’Orient-Le Jour, As-Safir et An-Nahar) et en France (Le Monde diplomatique, Africasie) et participé à la création de centres de recherches, notamment les Fiches du monde arabe, et « The Lebanese Studies Foundation ». Engagé dans l’action politique, il a fait partie, durant la guerre libanaise, du Mouvement national, puis a participé à la création du Congrès permanent du dialogue libanais et de la « Rencontre libanaise pour le dialogue » consacrée au dialogue islamo-chrétien. Membre fondateur du Regroupement de Kornet Chahwane, il a contribué à jeter les bases de l’opposition plurielle au nom de laquelle il annoncera, en 2005, « l’intifada de l’indépendance » qui conduira au retrait des troupes syriennes du Liban. Député de 2005 à 2009, il est membre de la direction du mouvement du 14 mars.
Alexandre Najjar
Cet essai biographique reconstitue l’itinéraire de Kadhafi depuis sa naissance sous une tente en Libye jusqu’à la répression sanglante de son propre peuple et l’opération « Aube sur l’odyssée » avalisée par l’ONU. Il nous dévoile toutes les facettes de ce colonel aussi ubuesque que sanguinaire, et nous prouve à quel point le dictateur libyen ressemble à ses sinistres devanciers : Hitler, Mussolini ou Idi Amin… Il fallait tout le talent d’Alexandre Najjar pour bien camper ce personnage de roman qui défie la raison et dépasse l’imagination.
Bassam Hajjar